Les Mauges accueillent un total de neuf espèces de reptiles, parmi lesquelles sept sont des serpents et deux sont des lézards. On compte dans ces sept espèces de serpents une seule espèce venimeuse : la vipère aspic. Toutes les autres espèces de serpents des Mauges sont dénuées de venin (bien que la couleuvre verte et jaune possède une salive irritante).
Vipera aspis © Dorian Angot
Portrait de la vipère mal-aimée
On distingue la vipère aspic de ses cousines les couleuvres par la forme de sa pupille : les vipères ont une pupille verticale, alors que celle des couleuvres est ronde. Comme tous les reptiles, les vipères ont le « sang froid » et doivent s’exposer au soleil pour se réchauffer. On les rencontre ainsi généralement dans des lieux secs ou au pied d’une haie, se dorant au soleil.
morsures blanches
La vipère aspic n’attaque pas l’Homme ; les morsures accidentelles se produisent presque uniquement lorsqu’elle se fait marcher dessus, ou lorsqu’on la touche par mégarde en ramassant du bois ou en cueillant des baies. Elle possède toutefois un venin dont il faut se méfier, qu’elle injecte en quantité variable grâce à ses crochets qui fonctionnent comme des seringues. À noter que la majorité des morsures de vipères ne contiennent pas de venin : on parle dans ce cas de morsures blanches.
Très craintive et capable de ressentir les vibrations du sol, la vipère aspic va souvent fuir au seul bruit de vos pas. En cas de menace, l’injection de venin n’est utilisée qu’en dernier recours par les vipères, après avoir essayé le camouflage, la fuite et l’intimidation.
Quasi inoffensive
Plusieurs chiffres viennent conforter leur caractère quasi inoffensif : il y a en France moins de 1 000 morsures de serpents par an, dont moins de 100 donnent lieu à une envenimation grave… Le nombre de décès lié aux morsures de vipères est même inférieur à un par an. Il n’y a donc pas lieu d’avoir peur de se faire mordre… si toutefois on adopte quelques précautions élémentaires (qui fonctionnent aussi très bien pour les tiques !) : porter un pantalon et des chaussures fermées dans les hautes herbes, ne pas se coucher à même le sol en étendant les bras d’un coup.
Sources : Haro L. de 2003 – Les envenimations par les serpents de France et leur traitement. Presse Médicale 32 : 1131-1137