Élue en 2020, Catherine LEFEUVRE est la maire de la commune déléguée de La Salle-et-Chapelle-Aubry. Elle compte, au 1er janvier 2018 (Source : Insee), 1 373 habitants, nommés Aubryens. Sur un territoire de 18,76 km², le paysage aubryen atteint jusqu’à 121 mètres d’altitude.

Découvrez l’historique de la Salle-et-Chapelle-Aubry de la préhistoire à la fin du 20ème siècle.

Géographie

La Salle et Chapelle-Aubry appartient à la région des Mauges, ce quart sud-ouest du département de Maine et Loire.

Ses très anciennes roches, granitiques au sud ou schisteuses plus au nord, ont été érodées au cours des temps géologiques pour former le plateau des Mauges dont l’altitude moyenne dépasse légèrement les 100 m. Le point culminant de la commune se trouve à l’est, vers le lieu-dit de la Noue, à 121 m et le plus bas à 48 m au-dessous du village de Cancale.

Ruisseau de la Jousselinière (vers Frémerit)

Ruisseau de la Jousselinière (vers Frémerit)

Ces roches se sont altérées en donnant des terrains argileux sur lesquels la végétation a été façonnée en bocage par les hommes.
Les cours d’eau ont entaillé assez profondément ce plateau. Le ruisseau de la Jousselinière traverse sa partie est puis lui sert de limite, au sud et à l’ouest, avec les communes de Beaupréau et de St Pierre- Montlimart. Il prend alors le nom de ruisseau de la Bellière.

Son territoire s’étend sur 1876 ha. L’agriculture tournée vers l’élevage en occupe la majeure partie. Les fermes sont dispersées comme dans tout pays de bocage.

La population se retrouve dans les bourgs de la Salle et de la Chapelle et le village de Cancale. Il est desservi par 2 routes départementales la D. 134 (est-ouest) et la D. 201 (nord-sud) et se trouve à proximité immédiate des bassins d’emploi de St Pierre-Montlimart et de Beaupréau.

Le bocage aubryen

Le bocage aubryen

La préhistoire

Les hommes de l’époque néolithique (5000 ans environ avant J.C.) semblent avoir progressé dans les Mauges en suivant les vallées, particulièrement celle de sa principale rivière l’Èvre. En témoignent l’oppidum et les nombreux vestiges gaulois de la commune voisine du Fief-Sauvin.

En divers points de notre commune, quelques outils datant de cette époque furent trouvés mais malheureusement la plupart ont été dispersés. Il s’agissait de haches en pierre polie et d’une en bronze plus récente (- 1 500 ans avant J.C.).

Le premier millénaire

Les Romains envahissent la région, s’installent au Fief-Sauvin sur l’oppidum gaulois et fondent la petite ville de Segora, carrefour entre Poitiers, Nantes et Angers.

À la suite des Gaulois, ils continuent l’exploitation de l’or principalement sur le territoire de Saint-Pierre-Montlimart mais aussi dans ses alentours et celle d’autres métaux comme le fer. Le nom de « Mauges » signifierait d’ailleurs le « Pays des Métaux » et non celui des « Mauvaises Gens » comme certains, sans doute mal intentionnés ou tout simplement malicieux, l’ont prétendu.

On peut avancer que les excavations encore visibles sur notre commune comme celle des Minières (appelée aussi trou des Sarrasins) datent de ces tout premiers siècles de notre ère.

Les invasions de populations d’Europe centrale mettent fin à cette première configuration de l’Europe qui avait apporté, sous forme certes de colonisation, une prospérité de près de 5 siècles avec la « Pax Romana ». L’empire romain d’occident s’effondre en 476.

Les refuges souterrains signalés dans la région et sur notre commune, entre autres à la Raimbardière et au Plessis, datent-ils de cette période troublée ou sont-ils plus tardifs ?

Le pays est à nouveau ravagé, au 9ème siècle, par les Vikings qui, de St Florent-le-Vieil, poussent leurs intrusions jusqu’au cœur des Mauges.

L’an Mil

Notre région qui se trouvait sur les zones frontalières de 3 provinces Poitou, Bretagne et Anjou semblait restée à l’écart jusqu’au moment où l’ambitieux comte d’Anjou, Foulques Nerra, s’en empare et dresse une ligne défensive de forteresses pour délimiter son territoire.

En 1005, le château de Montrevault est édifié sur cette nouvelle frontière de la province d’Anjou. Le seigneur local installe ses chevaliers aux alentours. Ils fondent de petits fiefs à partir de paroisses existantes ou sur des espaces qui le deviendront.

Le premier texte mentionnant notre territoire communal actuel est une donation de la paroisse de la Chapelle-Aubry aux moines de l’abbaye de Saint Serge d’Angers datant de vers 1060.

La paroisse « paroechia capella alberici » y est clairement mentionnée avec l’appartenance de quelques domaines (presbytère, exploitation agricole dénommée manse…). Cette paroisse bien constituée existait donc depuis au moins plusieurs décennies, sinon plus. Elle portait le nom d’Albéric, son fondateur. S’agissait-il d’un ermite comme le voudrait une tradition orale ou d’un seigneur local ? La question reste en suspens mais les deux hypothèses restent envisageables : l’un aurait apporté le spirituel, l’autre les moyens matériels. Ce nom, vieux de mille ans, est resté gravé dans les mémoires et nous le partageons tous puisque l’on nous désigne sous le vocable d’Aubryens.

Au siècle suivant, une autre donation consentie cette fois aux moines de l’abbaye de Saint-Florent-le-Vieil atteste de l’existence d’une Salle ou maison seigneuriale fortifiée avec son église dédiée à St Hilaire. Le pays se trouve alors solidement organisé civilement et religieusement.

Le 18ème siècle et la guerre de Vendée

De longs siècles passent sans grands renseignements. Du fait de son éloignement des centres, on peut imaginer qu’il y régnait une vie rurale paisible, frugale, basée sur le labeur des champs ou de l’atelier, exposée aux épidémies, aux périodes de disette, vivant au rythme des saisons et des fêtes religieuses.

Avant 1789, il n’y avait qu’une paroisse dont le curé et son vicaire résidaient au presbytère de la Chapelle-Aubry. Ils desservaient l’église de la Chapelle-Aubry dédiée à Saint Martin de Tours et celle de la Salle-Aubry dédiée à Saint Hilaire de Poitiers. L’unique registre d’actes paroissiaux était détenu à la cure de Saint Martin. Tous les baptêmes des nouveaux-nés de la paroisse et de fermes limitrophes se déroulaient sur les « fonts baptismaux » de la Chapelle-Aubry. Le bourg de la Salle qui prendra un temps le nom de Salle-Girard puis celui de Salle-Aubry et son « lieu seigneurial » (La Gourdoire, à cette époque mais à l’origine, situé très certainement à proximité immédiate de l’église actuelle) y sont régulièrement mentionnés.

Le « siècle des Lumières » voit les campagnes sortir de leur léthargie. Des édifices (châteaux, moulins, maisons, fabriques …), des routes, …sont construits dans tout le vieux royaume. Mais ces « lumières » vont le renverser et notre région de l’Ouest va devenir l’épicentre d’un terrible séisme. Les changements apportés par la révolution française de 1789, bien accueillis au début, bouleversent bientôt les esprits par leurs aspects antireligieux surprenants. Le pays s’enflamme alors pour défendre ses idéaux : c’est un conflit disproportionné entre une province isolée et un gouvernement central encore mal assuré.

Blancs et Bleus : Couleur Sang.

Après quelques succès éclatants, les « Blancs » de nos Mauges (la couleur de leur drapeau) essuient la répression des « Bleus » du camp républicain (la couleur de leur uniforme). Cette répression est terrible avec les colonnes infernales qui tuent et brûlent tout sur leur passage en 1794. Une soixantaine de morts a été recensée sur la commune avec certainement un nombre plus important de blessés sans parler des biens matériels vitaux partis en fumée. Le curé et son vicaire sont déportés en Espagne. La population de la Salle et Chapelle qui comptait, en 1790, 722 habitants n’en compte plus que 600 en 1806.

Le château de Barot , bâtisse du 16ème siècle, est partiellement incendié comme de nombreuses fermes : la Noue, la Maison Neuve, la Raimbardière, le Plessis… On peut encore voir, en certains endroits, des poutres calcinées.

Après cette tragédie, le pays exsangue a dû se reconstruire peu à peu. Mais cette guerre civile fut un événement majeur pour tout ce territoire qui comprend non seulement les Mauges mais des pays voisins comme ceux de Vendée, d’où son nom. Elle l’a fédéré et a conservé des valeurs toujours décelables de nos jours.

Vies paroissiale et communale au 19ème siècle

Au 19ème siècle, 2 paroisses sont créées, desservies chacune par un curé. De nos jours, elles se trouvent regroupées avec trois autres, au sein de la paroisse St Dominique.

Les anciennes églises menaçant ruines sont reconstruites. Celle de la Chapelle est rebâtie en 1830 puis agrandie et embellie intérieurement vers 1880. Celle de la Salle dont le clocher avait été reconstruit, dit-on, au début du 19ème siècle (il ne figure pas encore sur le cadastre de 1833) se voit pourvue d’une nouvelle nef à partir de 1888.

La commune créée en 1789 correspond aux limites de la paroisse. La mairie n’est construite qu’en 1880. De 1790 jusqu’à cette date, la municipalité avait loué puis acheté une maison pour se réunir.

Au 19ème siècle, dans la campagne et les bourgs, les nouvelles constructions sont marquées par l’utilisation de la brique qui égaie les façades et donne une originalité architecturale au pays.

Jusqu’au début du 19ème siècle, une minorité d’habitants (20 à 30 % de la population ?) savait lire et écrire comme l’attestent les registres de cette époque. La première école est fondée à la Chapelle-Aubry, vers 1821, par Mme Eulalie Boucault de Méliant, Vve de Zacharie du Réau du château de Barot. C’est une école de filles encadrée par deux des neuf sœurs Gazeau de la ferme du Fenil de St Martin de Beaupréau. L’une d’elles se consacre plus particulièrement aux malades. Cette école est reprise par les religieuses de St Charles en 1864. Elle était située au 6 rue Notre-Dame.

A la Salle-Aubry, une école communale de garçons est construite en 1852 (actuellement salle St Hilaire) puis une classe de filles s’ouvre, en 1902, dans le logement de l’instituteur à la mairie.

Le 20ème siècle

Il s’annonce prometteur. Les prémices d’un développement illimité arrivent jusque dans nos campagnes. La ligne ferroviaire du Petit-Anjou (1899) de Beaupréau vers Chalonnes avec sa halte à la Tuilerie dessert notre commune et celle de la Poitevinière. Les premières bicyclettes apparaissent sur les chemins caillouteux puis ce sont les premières automobiles.

La mine d’or de Saint-Pierre-Montlimart reprend son activité en 1905, après des siècles d’interruption et devient même la seconde de France pour sa production (10 tonnes). Une cité cosmopolite voit alors le jour, sur notre commune, à Cancale. Elle abrite, dans des conditions précaires, une trentaine de familles de mineurs. La mine fermera en 1952 mais restera une source du développement industriel de la région.

Les écoles évoluent. L’école communale prévue pour les filles en 1913 (actuellement parking, route de Beaupréau) ne s’ouvrira qu’en 1921. Cette seconde classe devient dans les années 30 celle des aînés des garçons alors que les filles rejoignent les petits.

En 1930, s’ouvrent, rue du Jousselin, l’école de garçons St Joseph qui devient mixte en 1959 et, chemin de la Paillerie, l’école de filles Ste Thérèse qui est confiée aux sœurs de la Pommeraye. En 1947, une seconde classe y sera construite pour accueillir les garçons. Depuis 1979, les 2 écoles sont regroupées et reliées par un service de car.

Mais la Belle Epoque s’est achevée dès 1914. Deux guerres successives ruinent le pays. Celle de 14-18 est responsable de la disparition de 31 jeunes de notre commune et celle de 39-45 de 3. Et il faut penser aux nombreux mutilés, aux familles déstructurées… A ces tragédies, vient s’ajouter une crise économique majeure (1929-1937) dont le spectre hante encore les économistes.

La paix retrouvée, une période, celle des « trente glorieuses » : 1950-1980, permet au pays et à la commune de façonner, à un rythme effréné, le visage que vous lui connaissez. L’électricité qui avait fait son apparition en 1930 dans les bourgs, gagne les fermes, l’eau potable « l’eau de la Loire ! » arrive en 1967. Un premier service d’eau communal avait été installé dans le bourg de la Chapelle-Aubry en 1954, à partir de la fontaine du bourg mais il ne put répondre aux exigences des machines à laver. Deux autres équipements similaires, à partir de puits, avaient été réalisés en 1962 et 1965 dans celui de la Salle-Aubry. Routes et chemins sont goudronnés et bientôt envahis par les voitures, camions et tracteurs. Dans les fermes, les ateliers, les habitations, les méthodes ancestrales sont bouleversées par le magicien « c’est le progrès ! » Les premières maisons neuves (on n’avait plus construit depuis longtemps) viennent se greffer sur les anciens bourgs qui s’étendent et débordent sur la campagne. Des équipements sportifs créent une autre forme de convivialité avec l’apparition de temps réservé aux loisirs.